Éditions Noir sur blanc – Collection Notabilia – Mars 2019
Gaëlle Josse raconte la vie de Vivian Maier (1926-2009), une photographe inconnue du public de son vivant à partir de cartons oubliés au fond d’un garde-meuble de Chicago. L’auteur nous fait découvrir une femme qui a travaillé comme nurse toute sa vie tout en se passionnant pour la photographie, elle profitait de ses sorties avec les enfants dont elle s’occupait pour faire des photos. Les clichés développés après sa mort ont permis de découvrir son travail. Vivian Maier avait une justesse dans son regard sur le monde, sur les gens de la rue.
Gaëlle Josse m’a permis de découvrir une grande photographe, un regard de femme sur le monde de la rue. Voici un aperçu de son travail :
Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon
Roman de Jean-Paul Dubois
Éditions de l’Olivier – août 2019
Paul Hansen doit purger une peine de prison de deux ans à Montréal. Il partage sa cellule avec Patrick Horton, un Hell Angel incarcéré pour meurtre. Qu’est-ce qui a pu amener ce fils de pasteur danois et d’une mère française dans cet univers carcéral ? Le superintendant de L’Excelsior était pourtant un homme très calme, aimé de sa compagne Winona et des habitants de la résidence.
Ce beau roman de Jean-Paul Dubois laisse planer un certain suspens et développe des problèmes de sociétés très actuels. Emprunt du sentiment de fraternité et de révolte contre toutes les injustices, ce livre nous fait voyager d’un bout à l’autre du monde, d’une culture à une autre.
Magda décide de s’enterrer dans le bunker avec les derniers dignitaires de l’Allemagne nazie, de suivre son Führer jusqu’au bout. L’auteur a romancé les derniers jours de l’épouse de Goebbels et nous dévoile les secrets de la femme la plus puissante du III Reich. Au même moment, les Allemands en pleine débâcle cherchent à cacher les preuves de leurs actes en éliminant les survivants. Certains auront plus de chance et arriveront à s’enfuir. Judah, Fela et sa fille Ava, tous trois rescapés des camps arriveront-ils à sauver les lettres de Richard Friedländer raflé parmi les premiers juifs à sa fille qui n’est autre que Magda.
Ce roman extrêmement bien écrit m’a tenu en haleine. En racontant ces deux histoires en parallèle, l’auteur nous offre un livre superbement construit. On a beau connaître la terrible fin de Magda, nous avançons dans le roman en nous demandant comment une femme peut aller jusqu’à cette solution finale, on a envie de comprendre. Par la fuite des rescapés, Sébastien Spitzer a donné du rythme à l’histoire de ces lettres sauvées et nous raconte ainsi toutes les horreurs de cette guerre.
Le photographe, éditeur et auteur de Camaret, Serge Kergoat dédicacera ses deux derniers ouvrages « Animaux du bocage, du plus petit au plus grand » et « Lapoused » à la Maison de la presse de Châteaulin le jeudi 26 décembrede de 9 h 30 à 12 h 30 et à la librairie le Parchemin à Crozon levendredi 27 de 10 h à 13 h.
Le photographe Vincent Munier demande à Sylvain Tesson de le suivre à la recherche de la panthère des neiges, cet animal en voie de disparition. Accompagnés de Marie, la fiancée de Vincent, sportive et très agile, et de Léo un philosophe, le quatuor s’enfonce dans les steppes du Tibet Oriental, grimpe les pentes des monts Kunlun à 46000 mètres d’altitude. Ils partent à l’affût de l’once au pelage moucheté qui se fond dans la roche. Nous seulement, il faut savoir être aux bons endroits et apprendre la patience pour espérer la rencontrer, mais en plus il faut réussir à la reconnaître dans son milieu naturel. Il se pourrait bien que ce soit elle qui vous regarde et non l’inverse.
Très beau récit de Sylvain Tesson sur l’art de la patience, la quête de l’animal en voie de disparition … Une belle écriture qui vous emmène sur le chemin de la vie sauvage et du règne animal, vers une quête spirituelle .
Extrait : » Elle est revenue avant l’aube. Sa fourrure était une nacre aux reflets bleus. Pour cela, on l’appelait panthère des neiges : elle arrivait comme la neige, silencieuse et se retirait à pas de feutre, fondue dans la roche.«
Le samedi 21 décembre, à partir de 14h30 à l’Espace Culturel Leclerc à Crozon, Aïcha Dupoy de Guitard sera présente pour dédicacer son dernier ouvrage « Eaux intérieures ». Ce livre est une nouvelle collaboration entre la photographe et le poète Gilles Baudry, un petit écrin de beauté à la mesure de sa couverture.
L’auteur vient de perdre sa mère qu’il aimait d’un amour sans failles. Il n’aurait jamais pensé que sa mère puisse partir sans lui dire au revoir. Ces deux êtres étaient si complices, si liés que le fils ne comprend pas qu’il n’ai pas ressenti que sa mère le quittait. Face à ce décès soudain, l’auteur reste désemparé, il plonge dans une tristesse dont il n’arrive pas à s’extraire. Éric-Emmanuel Schmitt nous dépeint son amour pour sa mère dont on comprend qu’il avait espéré un dernier message …
Éric-Emmanuel Schmitt nous laisse rentrer dans l’intimité de son lien très fort avec sa mère. Face à elle, il redevient chaque fois le petit garçon, quel que soit son âge. La mort de sa mère l’oblige à grandir. Je trouve ce livre d’une grande tendresse. Par l’écriture Éric-Emmanuel Schmitt nous conte d’une manière très touchante comment il a réussi à faire le deuil de cet amour inconditionnel.
Irina a grandi à Curon, un village de montagne sur un territoire autrichien annexé par l’Italie en 1923 sous le régime fasciste de Mussolini. Le nouveau régime décide de relancer le projet de barrage pour produire de l’énergie hydraulique. Deux villages Resia et Curon seront sans doute immergés. Son rêve de devenir institutrice s’évanouit avec l’interdiction de parler allemand, leur langue maternelle. Quand Hitler prend le pouvoir, certains villageois espéreront être récupérés par l’Allemagne et voir s’arrêter la construction du barrage.
Marco
Balzano a su raconter l’histoire avec un grand H à partir du combat d’une
famille contre ce projet destructeur de leur environnement, sujet d’autre part
hautement d’actualité. Comment ne pas se laisser emporter par le jeu des
puissants quand on est simple villageois, comment choisir de partir ou de
rester, de combattre d’un côté ou d’un autre, ou de refuser le combat et fuir,
tels sont les sujets cruciaux traités avec soin dans ce très beau
roman.