Auteurs francophones, Roman

Cueilleuse de thé

Cueilleuse de thé

Roman de Jeanne-Marie Sauvage-Avit

Édition Pocket – Janvier 2019

Shenlaheila, une jeune cueilleuse de thé dans une plantation du Sri Lanka près de Colombo, se sent vulnérable depuis la mort de sa mère. Le kangani Datu-Guemi, le contremaître la regarde avec trop d’attention. La jeune femme décide de partir en Angleterre dans le but de se former à la comptabilité et au commerce pour revenir travailler en tant que vendeuse et pouvoir un jour tenir sa propre boutique. L’argent que sa mère a mis de côté lui servira pour quitter l’île. Les ambitions de Shenlaheila sont mises à mal par la réalité, mais de bonnes personnes l’aideront sur son chemin.

Ce livre qui a reçu le prix du roman romantique raconte une belle histoire. Il le mérite, l’écriture est agréable, les personnages attachants. J’aurai aimé plus de descriptions du Sri Lanka, sentir la moiteur, voir les couleurs vives et leurs contrastes. L’écrivain nous plonge dans un univers dur où les droits de la femme ne sont pas respectés. Derrière la belle carte postale se cache une autre réalité que le touriste ne découvre pas forcément. Mais attention de ne pas stigmatiser, le nombre de femmes tuées par leur conjoint en France au courant de l’année 2019 est aussi une réalité non visible. Le roman évoque en grande partie les espoirs du migrant et ses désillusions. Shenlaheila, l’héroïne est une battante qui sait trouver le positif dans ses nouvelles expériences.

L’auteur s’est documenté, elle donne ses sources à la fin du roman. J’ai trouvé le rapport de stage d’Aude Antoinette, « Les cueilleuses sri lankaises : Rapports sociaux de sexe dans les plantations de thé » très interressant. Les plantations du Sri Lanka manquant de main-d’oeuvre ont fait venir des femmes du sud de l’Inde pour cueillir le thé. Elles étaient déconsidérées, mal logées, mal payées … à la merci des kanganis. L’alcool a un rôle amplificateur sur les violences faites aux femmes.

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