Roman de Laurence Cossé
Éditions Gallimard – Septembre 2011
Édith qui en tant que traductrice travaille à la maison accepte quelques heures de ménage de la part de la mère d’Aïcha, Falida. Elle se rend compte que sa femme de ménage de 65 ans ne sait ni lire ni écrire, comprend combien pour cette femme d’origine étrangère, cet illettrisme lui complique la vie, combien cela est humiliant pour cette mère d’être toujours dépendante des autres surtout de ses propres enfants. Édith avec beaucoup de générosité propose à Falida de lui apprendre à lire et écrire pensant que son expérience avec ses fils l’aiderait. Une amitié se lie entre les deux femmes. La violence qui a jalonné la vie de Fadila a marqué son rapport aux autres, elle souffre de solitude et découvre un soutien auprès d’Édith. Mais toute la bonne volonté et l’altruisme de la traductrice viendra t’elle à bout de cet objectif, il semble que Falida oublie au fur à mesure ce qu’elle a eu tant de mal à apprendre.
J’ai été sensible au sujet de ce roman qui traite de l’illettrisme chez l’adulte étranger arrivé en France dont la culture uniquement orale ne facilite pas l’intégration. Cette génération envoie ses enfants à l’école et un fossé se creuse, laissant l’ancienne génération sur le carreau. J’ai eu l’occasion de réfléchir à l’élaboration d’un accompagnement pour des immigrés qui eux savaient écrire dans leur langue maternelle. Il me semble que l’association de l’image avec les mots leurs aurait été d’une grande aide, cela m’a surpris que l’auteur n’ait pas pensé à intégrer ce support dans son apprentissage.