
Article 353 (extrait du code pénal) : Avant que la cour d’assises se retire, le président donne lecture de l’instruction suivante, qui est, en outre, affichée en gros caractères, dans le lieu le plus apparent de la chambre des délibérations : » Sous réserve de l’exigence de motivation de la décision, la loi ne demande pas compte à chacun des juges et jurés composant la cour d’assises des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d’une preuve ; elle leur prescrit de s’interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l’accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : » Avez-vous une intime conviction ? « . «
Martial Kermeur est auditionné devant un juge pour le meurtre du promoteur immobilier Antoine Lazennec. L’homme ne nie pas l’avoir jeté à la mer et demande à ce que l’on prenne le temps d’écouter son histoire et ce qui l’a amené à cet acte. Ce roman au titre désarmant n »est pas un livre de droit, il raconte pas à pas comment un homme ordinaire, balloté par la vie, un divorce, un licenciement, une erreur d’appréciation peut arriver à commettre un geste irréparable. Au bout de ce récit doit en sortir l’intime conviction du juge.
Ce septième roman d’un écrivain né à Brest en 1973 est un très beau livre. Cette histoire d’un homme floué par la vie est écrite d’une façon très touchante. Ce huis clos entre le juge et le prévenu est écrit avec une grande finesse, les sentiments, le ressenti d »Antoine Lazennec sont décrits avec une grande humanité.